Vous êtes propriétaire d’un restaurant. Arda, stagiaire d’origine africaine, effectue un stage d’employée polyvalente de restauration. Elle se plaint auprès de vous : elle aimerait travailler en salle, mais elle est systématiquement affectée à la plonge. Elle pense que la cheffe de salle lui refuse cette possibilité en raison de sa couleur de peau. Deux autres stagiaires « belgo-belges » ont commencé leur stage après elle et ont déjà pu travailler en salle à plusieurs reprises.
Faire une distinction sur base de l'un des critères protégés est assimilé à une discrimination. Pour faire une distinction directe dans le domaine de l’emploi sur base de l’origine nationale, il faut respecter les conditions de l’exigence professionnelle essentielle et déterminante.
Dans la situation donnée, le fait d’être de l’une ou l’autre origine ou couleur de peau ne peut entraver le travail à réaliser. On voit mal comment cela pourrait représenter une exigence professionnelle essentielle et déterminante pour cette fonction.
Par ailleurs, s’il s’avère que ce refus se fonde sur la demande des clients, cela ne constitue pas non plus une exigence professionnelle essentielle et déterminante. En effet, si vous prenez en compte les préjugés de votre clientèle par crainte de voir votre chiffre d’affaire baissé, vous répondez à une injonction de discriminer et vous vous rendez coupable de discrimination. Dans une situation similaire le juge a considéré que l’argument « client », à savoir le fait pour un employeur de se retrancher derrière les préjugés de la clientèle, ne constitue pas un objectif légitime permettant de justifier la discrimination.
Inspirez-vous du succès des entreprises qui mènent une politique de diversité. Avec quelques procédures internes et des actions de communication, vous bénéficierez de résultats positifs tant du côté des travailleurs que du côté des clients. Avoir des personnes d'origine étrangère peut également vous amener une nouvelle clientèle.
Parlez à vos client-e-s- réfractaires :