Vous êtes le chef d'une jeune entreprise. Vous vous battez pour gagner des parts de marché dans votre secteur. Vous recrutez une-e collaborateur-trice qui va vous seconder. Vous insistez dans l'offre d'emploi sur le sens de l'engagement et la stabilité puisque vous allez confier les dossiers d'importants clients. Dans votre recrutement, vous remarquez deux profils adéquats pour la fonction à pourvoir. Les entretiens se déroulent avec les candidats, une femme et un homme dont les compétences et les parcours sont assez similaires. Dans l'entretien avec la jeune femme, vous êtes préoccupé par ses projets privés : vous lui demandez si elle projette d'avoir des enfants dans un proche avenir. La candidate refuse de répondre à cette question. Face à cette attitude, vous n'êtes pas rassuré et vous sélectionnez le candidat masculin.
Dans ce cas, l'employeur cherche à anticiper le projet de maternité de la candidate. Sachez que la candidate ne doit pas informer son futur employeur si elle est enceinte ou si elle a la volonté de l'être. La loi de 2007 prohibe toute discrimination directe fondée sur le sexe et assimile toute distinction directe fondée sur la grossesse, l’accouchement, la maternité à une distinction directe fondée sur le sexe.
La loi s’applique aux relations de travail aux conditions d’’accès à l’emploi, aux offres d’emploi ou les annonces d’emploi , à la fixation et à l’application de critères de recrutement et de sélection et des voies de sélection utilisées dans le processus de recrutement .
Le refus de la candidate ne peut être justifié: la seule justification que la loi admettrait est l’exigence professionnelle essentielle et déterminante. Il s’agit de situations exceptionnelles où une distinction sur base du sexe peut être opérée .
Ces exceptions sont limitativement prévues par Arrêté Royal. Dans ces cas, il peut être fait mention du sexe dans les conditions d’accès à un emploi:
Plus de 3 femmes sur 4 sont victimes de l'une ou l'autre forme de discrimination au travail du fait de leur grossesse (cfr une étude: "Grossesse au travail. Le vécu et les obstacles rencontrés par les travailleuses en Belgique", Bruxelles, Institut pour l'égalité des femmes et des hommes, 2010).
Une femme enceinte n'est ni un fardeau ni un handicap pour l'entreprise. Les femmes enceintes sont parfaitement capables de répondre à un ensemble d'impératifs professionnels , et jusqu'à une phase avancée de la grossesse. La grossesse et la maternité sont des enjeux de taille dans une société responsable et égalitaire telle que la nôtre.
Reconnaissez vos préjugés: si l'employeur favorise le candidat masculin, il y a aucune certitude que ce dernier ne s'absentera jamais longuement (blessures sportives, accidents, etc.).
Ne pensez pas que les indemnités pour le congé de maternité ne sont couvertes que par l'employeur.
Si une travailleuse annonce son grossesse, il faut surtout s'organiser: