Vous êtes manager dans une administration communale. Vous recrutez:
Vu les tensions entre les membres du personnel de différentes convictions et les remarques de certains usagers, vous décidez de ne pas sélectionner les personnes qui se présentent avec un signe religieux (foulard, croix, kippa, etc.). Par ailleurs, vous estimez que sur base du principe de neutralité, il est préférable d’interdire dans le règlement d'ordre intérieur de l'administration communale, le port de tout signe convictionnel.
Les autorités publiques peuvent choisir d'imposer ou non une interdiction du port de symboles religieux à leur personnel. Les pouvoirs publics peuvent décider de la forme que prend la neutralité du service public qu'ils souhaitent promouvoir sur le lieu de travail. Les pouvoirs publics peuvent toujours opter pour une neutralité inclusive, ce qui signifie qu'une interdiction ne doit pas être obligatoire.
La politique de stricte neutralité qu'une administration publique impose à ses employés pour parvenir à un environnement gouvernemental totalement neutre peut être considérée comme objectivement justifiée par un but légitime. Si une administration publique opte pour une interdiction générale, quelle que soit la fonction exercée, cette politique doit être appliquée de manière cohérente et systématique et justifiée par une stricte nécessité.
Si l'administration n'a pas prévu d'interdiction implicite ou explicite du port de signes religieux, philosophiques ou politiques, le refus de sélectionner un-e travailleur-euse qui porte un signe extérieur convictionnel constitue une discrimination directe, dans la mesure où le critère protégé, la conviction religieuse, est directement visé.
👉🏽 Pour en savoir plus, consultez la page de notre bibliothèque sur la neutralité de l’Etat.
Notons que l'administration n'est pas tenue d'interpréter la notion de neutralité de façon exclusive. Les communes ont le choix. Quel que soit le principe adopté par l'administration (neutralité inclusive ou exclusive), l'employeur doit, au moment de l'embauche du-de la travailleur-euse, préciser explicitement les règles applicables au sein de la commune.
Ainsi, certaines communes ont opté pour une neutralité inclusive et autorisent le port de signes convictionnels par l'ensemble de leurs travailleur-euse-s, y compris ceux en "front office" (ex. l'administration communale de Gand).
Si la commune choisit la neutralité exclusive (adoption d'un règlement général interdisant le port de signes convictionnels), elle doit respecter impérativement les principes suivants, recommandés par Unia :
Conseils en cas d'interdiction :
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