Vous dirigez une PME et Marie, une collaboratrice, vous demande de pouvoir travailler avec un horaire flottant. Elle a une petite fille qui est atteinte d’un handicap très lourd pour lequel des soins permanents doivent lui être administrés et elle voudrait prendre soin de son enfant. Tous les travailleurs de votre entreprise ont un horaire fixe et vous craignez qu'ils revendiquent le même traitement si vous l'accordez à Marie. Que faire?
La législation antidiscrimination protège Marie, même si elle-même n'a pas de handicap. La Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) a reconnu le principe de discrimination par association. On entend par discrimination par association la situation où une personne est discriminée, non pas en raison de caractéristiques propres mais parce qu’elle est liée à une autre personne qui, elle, présente un critère de discrimination protégé.
Dans cette situation, vous devez évaluer si un horaire flottant est un aménagement raisonnable. Vous tiendrez compte de l’impact d’une telle mesure sur l’organisation et le travail des autres collègues. Ce schéma peut vous aider à gérer une demande d'aménagement raisonnable. (Vous verrez que l'organisation du travail est un des éléments dans l'évaluation d'un aménagement.)
La flexibilité des horaires est probablement à considérer pour toute l'équipe. Elle pourrait bénéficier à Marie qui en a légitimement besoin, mais aussi aux autres travailleurs. Cela contribuerait au bien-être au travail de tous en leur permettant de mieux concilier leur vie privée avec le travail : vie de famille, hobbys, etc. Plusieurs études montrent les effets bénéfiques des horaires flexibles : ils seraient un facteur de rétention des travailleur-euse-s et augmenteraient même la productivité.
Si cet aménagement est uniquement accordé à Marie, il serait utile de discuter avec elle sur la façon d'informer l'ensemble de ses collègues afin qu’ils puissent faire la différence entre la notion d’aménagement raisonnable et de privilège. Si Marie préfère ne pas en parler, vous communiquez sur le fait que Marie a légalement droit à cet aménagement et que vous en faites le suivi.